Los Rocques, Parc National, sont quelques îles entourées par une grande barrière de coraux qui les protège. C’est notre premier amerrissage sur une barrière, de corail. C’est un peu impressionnant, car l’amer la plus remarquable est un bateau échoué. Mais tout se passera sans problèmes. Nous entrerons par une passe au sud de l'atoll et par 5 m de fond. Une fois derrière la barrière il n’y a plus de mer, et l’eau y est de couleur bleu-turquoise et verte, pour donner un reflet brun et jaune là où le corail vient à fleur. Aidé des cartes américaines, mais surtout des lunettes polaroids, nous remontons cette barrière de corails à la voile entre les coraux multicolores. Très vite, nous nous rendons compte que nos cartes très détaillées sont très imprécises, car le deuxième jour nous nous retrouvons entourés de coraux là où il devait y avoir un large passage.

   

Nous portons toutes les voiles, et nous trouvons un étroit passage où nous sentons la quille racler un peu les coraux, le sondeur indique 1,5 m, mais nous passons. Au soir, nous mouillons à Cayo Pirate, près de El Rocque, le seul rocher de l’atoll. L’avant du bateau est attaché aux cocotiers, 100 m à l’arrière de plonge, une ancre a 22 m. Nous restons huit jours, le temps de démonter l’inverseur qui a donné des signes de faiblesse depuis qu’on a quitté Tortuga. Une erreur de montage par Dakar Marine me l’a endommagé, mais le manque de pièces m’empêche une réparation définitive. Il marchera suffisamment pour sortir du mouillage, mais rendra l’âme arrivée à Chipi-Chipi.

Chipi-Chipi est le rendez-vous des riches Venezueliens qui arrivent avec leurs avions et hélicoptères privés pour passer le week-end sur la grosse vedette à moteur qui les attendront à l’ancre le restant de la semaine. Nous y retrouvons aussi Francis et un bateau américain, avec qui nous sympathisons. Le manque de moteur n’empêchera rien, car nous ferons à la voile les autres mouillages, dont le plus beau est le Lagon Ramonso près de Cayo Coressero. Il y avait là Loewik Fougeron (vieil ami de Moitessier). Il est de suite venu voir le Miri, qu’il connaissait déjà et qui lui rappelle son ancien Capitaine Brown. Il m’a demandé si mon moteur était en panne, mais je lui ai dit que je faisais la manoeuvre à la voile seulement pour me faire plaisir... Nous avons bien ri, car dans le fond le bateau, c’est un peu par force des choses que je l’apprends. Il y avait là aussi “La Marie-Pauline” une famille avec deux enfants bien sympathiques, Marie, 9 ans et Pauline, 6 ans seront de vraies petites soeurs pour Barbara qui les aime beaucoup.

Nous resterons avec eux et Vadrouille jusqu’à Curaçao. Notre prochaine escale sera les Aves. Les Aves, une barrière de corails en forme d’une demi-lune, sont une réserve naturelle. A part la flotte espagnole qui s’est échouée sur la barrière au 18ème siècle, il n’y a pas grand monde qui s’y arrête. Encore une fois les cartes sont fausses et c’est aidé des polaroids que nous tirons des bords entre les coraux pour atteindre le mouillage. Au soir, nous visitons la mangrove avec le zodiac de Francis. L’atoll porte bien son nom d’Aves ou “Île aux oiseaux”, car il y a des milliers d’oiseaux. La nature ne semble pas atteinte par l’homme, dieu sait pour combien de temps encore!!! Aux Aves tout comme aux Rocques, nous faisons beaucoup de plongée car 60 % de la curiosité du voyage se trouve ici, sous l’eau parmi les coraux. Je suis accompagnée de Daniel et de Francis qui sont tous deux de très bons plongeurs. Nous restons trois jours avant de rejoindre la deuxième Aves à l5 milles de là, l’Aves Sotovento. Là encore nous plongeons 3 à 4 heures par jour.
Nous trouvons plusieurs langoustes et une cinquantaine de gros Lambis que nous nettoyons tous ensemble sur la plage le lendemain. Ensuite on les stérilisera.

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