SAN BLAS


Molas : Morceaux de tissus de couleurs différentes cousus à la main. Un travail de patience. Véritable oeuvre d'art.

Il nous a fallu 4 à 5 jours pour rejoindre la pointe des San Blass dans l’archipel des Mulatas, une réserve d’indiens. Mais la nuit tombe et il est exclut de venir de nuit dans cette région parsemée de coraux et de cailloux. Un dernier point d’étoile et de lune nous place à 12 milles de Cays Hollandais. Nous attendons cette fois soûlé par la houle. Au petit matin, nous nous remettons en route. Une droite de soleil nous indique qu’un fort courant dont nous connaissions la direction mais non la force nous a déporté plus loin que prévu. L’amerrissage est difficile, car ces 325 îles se ressemblent toutes, et la côte montagneuse est cachée par une épaisse brume. Vers 10 heures l’ancre tombe par 3 m de fond, sous le vent de Forenwell Island, une des rares îles inhabitées. Cette petite île longue de 400 m est recouverte de cocotiers et d’une végétation dense. Sur sa droite il y a un long récif de corails, qui fait changer l’eau progressivement du vert bouteille au vert clair. Ce qui nous surprend le plus, c’est de retrouver autant de verdure, et nous nous rendons compte combien elle nous a manqué. Nous faisons un léger lunch, suivi d’une sieste bien méritée.

  • Bateau colombien pas très rassurant

Dans la soirée, en revenant de la plage, et avoir pêché une langouste pour le souper, je remarque un bateau colombien ancré près de nous. Je passe à bord, faire connaissance, le bateau est très sale et les huit hommes à bord ne m’inspirent pas confiance. Après une courte conversation ils me proposent l’achat de cocaïne...

Il est trop tard pour quitter le mouillage cette nuit là. Je dormirai le calibre 12 à portée de main. Le lendemain nous faisons connaissance avec notre premier indien, il porte une casquette de joueur de base ball et une montre Seiko. Sur sa pirogue, il y a un moteur de 10 ch. Après une rapide présentation, il monte à bord, je lui parle du bateau Colombien, et il me dit qu’il avait observé le manège hier soir.
Aussi il nous conseille pour plus de sécurité de venir mouiller devant Tigré, son village. Avant de nous quitter, Mireille lui donne quelques 25 kg de citrons reçus de Dam à Curaçao et on lui promet de venir visiter le village.

Malgré ses premières apparences les Indiens Molas ont un type bien à eux.
Le visage rond, un teint basané, et de grands yeux noirs tout ronds, ils ont les cheveux noirs et très fins.
Les femmes sont toutes petites tailles ± 1,4 m.
Au village Tigré, elles portaient toutes l’habit traditionnel, elles ont les joues maquillées d’un rouge vif et une fine ligne noire tout le long du nez. Leurs membres sont entourés sur une longueur de 10 cm de colliers de fines perles aux couleurs blanche et rouge.
Ils sont très nombreux à Tigré, et les cases faites de feuilles et branches de cocotier sont collées les unes sur les autres.
Les hommes vont à la pêche pendant que les femmes s’occupent de la confection de molas, qui sont des figures obtenues par découpage et juxtaposition de différents tissus. Cela sert à faire leurs habits traditionnels, main ils sont heureux d’en vendre ou échanger aux touristes de passage. Pour le reste, ils ont de la noix de coco, et quelques racines.
A Tigré, ils élèvent des cochons, dans d’autres îles, ils ont des oranges, bananes, pamplemousses, avocats mais en général on peut les considérer comme pauvres.
Cela nous permettra de leur faire plaisir avec très peu de choses, tel que des vêtements pour les enfants ou des conserves de lait.

 

  • A Coco Badaira vivait une famille isolée

 

A Coco Badaira vivait une famille isolée, j’ai vraiment vu la joie se lire sur le visage de l’homme le matin où je suis allé le rejoindre à la pêche pour lui donner un couteau de plongée en inox. Malgré tout cela, les problèmes de langue de coutume font que nous resterons très étrangers à ces gens. Nous sommes restés 10 jours seul voilier, le premier bateau rencontré fut Agbvave.


Quelle joie pour Barbara de retrouver Colin qu’elle avait quitté à Curaçao. Cela faisait deux jours qu’elle était malade, mais tout semble aller tellement mieux tout à coup. Colin a 4 ans, il est de père Américain, et a reçu tous les vaccins possibles et imaginables si bien qu’il ne craint pas la rougeole de Barbara. Nous passons ensemble encore une autre semaine dans les Sam Blas.

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