Vu de
la mer, et du fait de ses hautes montagnes, la Dominique
offre un majestueux spectacle. Cette île est splendide, ses montagnes,
sa forêt, ses cours d’eau, tout mérite d’être
visité, exploré conviendrait mieux vu la rareté des routes.
Aucune autre île des petites Antilles ne donne une telle vision impressionnante
de terre sauvage et primitive où vivent d’ailleurs les derniers
indiens Caraïbiens. A 2 milles de Portsmouth, arrivent des barques du
pays, avec des gamins de l’île, qui s’accrochent au bateau.
Ils veulent être les premiers à faire du commerce, laver le bateau,
vendre des fruits ou faire visiter l’île. Heureusement, nous connaissons
le nom d’un garçon de l’île et il suffit de dire
"I make bussiness with Pascal" pour être tranquille et respecté.
Tout
comme Christophe Colomb, nous sommes arrivés un dimanche, la différence
à notre époque, c’est qu’il y a "Overtime"
le dimanche et nous devons payer les heures supplémentaires du fonctionnaire
de l’immigration. La prochaine fois, on regardera le calendrier. Pascal
nous fera visiter Portsmouth, et la rivière indienne qui est bordée
d’énorme mangrove, dont les racines plongent dans l’eau
sous notre petite barque. C’est un décor d’harmonie, sans
crocodiles ni serpents, heureusement. Plus tard, il nous emmènera chez
lui pour nous présenter à sa famille. Il s’amusera aussi
beaucoup avec l’optimist que nous venons d’acheter au bateau belge
“Jan Van Gent” mouillé à côté de nous.

Nous
ne sommes pas les seuls Belges, il y a encore Emilie, le trismus de Jacques
Mertem mouillé plus près de Ponton, et puis des soeurs d’Anvers
qui s’occupent de l’école de Portsmouth. Elles sont bien
courageuses, pour enseigner à 750 enfants de 6 à 15 ans avec
le peu de moyens qu’elles ont. Nous visitons l’école et
sympathisons avec elles. Elles me proposent d’enseigner aux plus âgés
de la physique, l’électricité et la mécanique.
Cela me tente beaucoup, mais nous serons déjà partis, et nous
avons encore tant de choses à découvrir qu’il est trop
tôt pour s’arrêter. A Roseau, capitale de la Dominique,
nous avons encore droit au comité d’accueil. Cette fois se sont
des gamins qui nous demandent 3 $ pour mettre l’amarre au cocotier devant
l’Adil Cicceron, seulement on aurait préféré faire
la manœuvre seul, cela aurait été plus commode.
Roseau possède un grand marché très coloré, où
l’on trouve les pamplemousses et les bananes, et cristophines les plus
belles et les moins chères des Antilles. Nous visitons les alentours
de Roseau et une partie sinistrée par le terrible cyclone David qui
frappa l’île en 1979.
A voir la végétation de la Dominique et quasi impénétrable
forêt tropicale, on comprend de suite qu’il y pleut beaucoup.
Il y a aussi plus de 300 rivières et nous profiterons de l’une
d’elles pour nous baigner et faire une énorme lessive avant de
nous rendre en Martinique.