GUADELOUPE

Nous avons rejoins la Guadeloupe par une nuit calme, pour la Marina du François. A cette époque la Marina était gratuite pour cause qu’elle n’avait plus de propriétaire. Pour la même raison l’entrée n’était plus draguée et on talonnera à la sortie. Mais rien de grave, juste de quoi nettoyer la quille.
Nous passions là 2 jours à rafraîchir et préparer le bateau pour Thierry et Great qui viennent passer le mois de février avec nous. Avant de quitter le François, nous faisons la connaissance de Paul et Chantal Gorden, un couple Belge en vacances, qui nous accompagnera à Point a Pitre.
Quelle joie de retrouver Thierry et Great, et puis pour Barbara de connaître son cousin Nicolas, dont on lui a déjà tellement parlé. Nous restons les premiers jours dans les alentours de Point à Pitre.

Ancre à dérapée

 

Port commercial

Un matin en rentrant des courses, je remarque un bateau devant les caps du port commercial, à un mille de l’endroit où nous sommes mouillés. Autour du bateau 4 zodiacs, et les pompiers de la marine sont entrain de s’agiter, à vouloir le pousser. J’ai mis un moment avant de réaliser qu’il s’agissait de notre bateau. Vite je fonce dans le zodiac, et me rend sur le lieu. Sous les rafales de vent, le "Miri" s’était mis à déraper, pendant notre absence.

Heureusement d’autres bateaux au mouillage l’avaient remarqué, et étaient venu à l’aide. Merci les gars! ! Au soir nous avons fait une petite fête au bateau, qui nous a permis de mieux connaître tous ces gars bien sympas du mouillage. Thierry a récupéré la valise manquante à son arrivée. Il y a aussi Vincent qui nous quitte après avoir passé près de 3 mois sur le MIRI.

   

Un dimanche, en allant à l’île aux cochons, nous faisons la connaissance de Guadeloupéens. Une bande de joyeux lurons, qui aiment la danse, la musique, et puis surtout le Rhum. Ils nous feront déguster cette après-midi toutes les sortes de Punch possible aux Antilles. Je crois qu’il devait y avoir du Rhum là dedans, car en rejoignant Mireille qui nous attendait au bateau, on lui a semblé très en forme.

 
 


Nous avons passé la majeure partie du congé de Thierri et Great aux Saintes. Cette fois nous n’avons pas seulement profité des mouillages et criques incomparables, mais aussi, nous avons passé plus de temps à terre. L’accueil des Saintois est courtois, mais ne va pas toujours jusqu’à sourire.

Nous avons fait la visite du fort qui protégeait autrefois la flotte de l’Amiral Trosse. Nous avons aussi fait de nombreuses balades donc, la baie de Pont Pierre, et puis la promenade des crêtes, et l’on a retrouvé le charme d’une verdure un peu oubliée. La famille nous quittera la veille du carnaval, cette période de carnaval est bien sûr un défoulement total pour ce peuple créole qui ne vie que par le soleil, la musique et la danse : rien qu’à les voir on entre dans l’ambiance. Comparé au carnaval de Tenerife, celui-ci est moins bien soigné dans ses costumes, mais tellement plus familiale et entraînant. On sent vraiment les gens s’amuser. La fête tombera à sa fin, tard dans la nuit, en même temps qu’un Nordser, (c’est à dire un grain accompagné d’un fort vent d’ouest assez rare aux petites Antilles), passera sur la Guadeloupe. Le "Miri" restera cette fois, gentiment à l’ancre sans déraper.

Le lendemain, nous sortons le bateau de l’eau sur le dock flottant dans la mer pour le caréner. Cela prendra 4 jours pour que le "Miri" perde son état de marchand de moules et retrouve l’allure d’un voilier.

C’est à trois, Mireille, Barbara et moi, que nous partons pour la Marie Galante. Nous sommes contents d’être à nous trois et puis comme après chaque carénage, le bateau marche tellement bien.
La Marie Galante ressemble à une grosse galette posée entre la Guadeloupe et la Dominique. On y cultive exclusivement de la canne à sucre, qui servira à la sucrerie et aux trois distilleries à Rhum de l’île.
Nous sommes le seul voilier à la Marie Galante. Il y a beaucoup de vent et les trois mouillages de l’île sont très rouleurs. Nous passons donc beaucoup de temps à terre et à nous balader dans cette île au décor champêtre. Chantal, professeur d’Anglais au village de saint Louis, nous fera profiter de sa voiture pour visiter cette île qui était la préférée de Jacques Brel, ici aux Antilles. Nous visitons une distillerie de Rhum agricole tout à fait artisanale.

La Marie Galante à un excellent Rhum à 59°, que certains bateaux emploient pour préchauffer leur primus, car il est moins cher que l’alcool à brûler. Pour le reste, il est très connu pour cause que la majeure partie de la production est consommée sur place. Cela se remarque d’ailleurs aux hommes pas clairs dans la rue à 10 heures du matin. Et pendant que les hommes carburent au Rhum, ce sont les femmes qui font tourner la baraque, c’est elles qui portent le pantalon.
Nous passerons plusieurs soirées sympathiques chez Claude le Directeur de la sucrerie, qui a une maison porte ouverte, et chez qui se retrouvent toujours un tas de copains cela nous donne l’occasion de douche chaude, et super barbecue, pendant que Barbara joue avec sa fille tout juste plus âgée qu’elle.
Claude nous fera visiter la sucrerie. Nous aurons l’explication, quant à la différence du Rhum industriel (Negrita) qui est fabriqué à partir de la mélasse, (soit, le déchet dans la fabrication du sucre), et le Rhum agricole tiré directement du jus de canne à sucre. Tout juste avant notre départ Claude nous fera encore un cadeau de 50 KG de sucre. Il y a des gens que l’on côtoie qu’un court moment et qui pourtant vous laisse beaucoup de choses.
Nous partons demain pour la Dominique, Marie Galante tu es la première île de Antilles où nous avons l’impression d’avoir trouver des amis.

 

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